II.III Asymétrie Faciale Humaine

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La tête d’un individu assure sa spécificité. Elle est la principale particularité exigée sur les pièces d’identité. Le crâne par sa faculté à être fossilisé constitue un témoin de l’évolution de l’humanité. Il permet entre autre aux antropologues de reconstruire la tête de l’individu longtemps après sa mort. Reproduire les parties molles et récréer la personnalité d’un visage sans renseignement demande beaucoup de travail. Dorénavant on utilise des reconstructions numériques beaucoup plus précises. Tout ceci tend à prouver l’importance fondamentale de l’analyse du crâne du patient dans la prise en charge d’une demande de lifting.

Il est important pour un chirurgien esthétique de connaître l’histoire - fluctuante - de la beauté.

Entre la Vénus de Cranach du Moyen Age, les modèles dodus de Rubens, les précieuses fardées de Versailles, les “belles malades” du modèle romantique, les corsetées de la Belle Epoque, les pulpeuses sexy de Hollywood et l’idéal de la beauté du début du XXIème siècle symbolisé par exemple par Gisèle Bundchen, il y a peu de points communs. ce qui n’empêche pas, que de tout temps, on a cherché à donner, une base scientifique aux notions de beau et d’harmonieux. 

Dans la Grèce antique, les sculpteurs avaient défini les proportions idéales du visage : la tête devait représenter 1/7 ou 1/8  de la hauteur totale de la personne adulte, le nez ¼ de la hauteur totale du visage et les yeux ne devaient pas dépasser les 2/5 de la largeur du visage. Par ailleurs, le nez devait avoir la même taille que le front et l’oreille.

 

Au XVIeme siècle Léonard de Vinci fut un grand anatomiste, le premier a représenter le corps humain sous ses aspects structurels et physiologique ainsi que les manifestations expressives des émotions et des sens. Ses planches d’anatomie allient l’intelligence profonde de la structure du corps à un exceptionnel talent de dessinateur et à un style littéraire limpide. On ne peut être que fasciné par son dessin de face du visage adulte. Par ces lignes droites et courbes, il défini un visage faible et un visage fort, ceci l’ayant certainement amené à peindre la Joconde plutôt en ¾ gauche. Ce formidable observateur peu enclin à admettre les particularités individuelles de la morphologie humaine chercha à définir un corps idéal.

Léonard de Vinci comme de nombreux artistes de la renaissance s’intéressa de près à cette proportion idéale qu’il baptisa la proportion divine ou le nombre d’or. Ce nombre qui fascine depuis la nuit des temps est désigné par la lettre grecque Phi en référence au sculpteur athéniens Phidias : il est égal à 1,618.

En réalité, il ne s’agit pas exactement d’un nombre mais du rapport entre deux nombres. On doit retrouver cet idéal entre la largeur du nez et celle de la bouche et également en divisant la longueur de l’œil par la largeur de la bouche.

A propos de ce nombre d’or appliqué à l’art Paul Valery écrivit « ce nombre ne doit pas être aveuglement et brutalement utilisé ». Il faut le regarder comme un instrument qui ne se passe pas de l’habilité ni de l’intelligence de l’artiste. De même pour la chirurgie esthétique, une aide une référence oui mais aucun cas un critère absolu. La beauté réside plutôt dans une asymétrie subtile.

Par exemple Barbra Streisand et Marlon Brando sont loin d’avoir des nez parfaits. N’empêche pour beaucoup, leur visage représente la beauté.

En aucune mesure un visage symétrique est le visage parfait comme je l’entends souvent. D’ailleurs, celui-ci n’existe pas étant donné que l’architecture osseuse est toujours asymétrique. Nous pouvons le constater chez différents exemples de personnalités.

Sur un buste du 19ème siècle reproduisant l’illustre maitre de la médecine Hippocrate, on observe bien cette asymétrie du visage.

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Marilyn Monroe Clark Gable

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Marlo Brando Elisabeth Taylor

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Napoléon Bonaparte, Abraham Lincoln

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Buste de Nefertiti, Reconstitution

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